Gabrielle Tremblay, le coup de coeur 2015 de Lune funambule

Gabrielle Tremblay, auteure de Le ventre des volcans et protagoniste de Broadway brûle.

Gabrielle Tremblay

J’ai le bonheur de commencer l’année 2016 de Lune funambule avec mon coup de cœur poétique 2015 : Gabrielle Tremblay, auteure de Le ventre des volcans (Éditions de l’étoile de mer, 2015) ainsi que protagoniste et assistante à la réalisation (entre autres titres) de Broadway brûle, une réalisation de Nicolas Fiset.

Le ventre des volcans, une crise identitaire tout en poésie

Bien que Gabrielle Tremblay ait commencé à écrire Le ventre des volcans avant même d’en tracer les premiers jets, ce recueil est le fruit de plus de cinq années d’écriture et de réécriture. Comprendre l’amour, aimer au-delà de l’amour, voilà des mystères que tente d’élucider cet ouvrage.

Ce recueil est un portrait intimiste des luttes universelles : s’affranchir des angoisses quotidiennes, composer avec ses obsessions, survivre aux chutes pour mieux se relever dans la droiture du jour qui s’éveille, vivre sa vie de la façon la plus honnête possible.

L’auteure aborde dans cet ouvrage des thèmes lourds avec une sensibilité déconcertante et une vulnérabilité palpable, névrotique.

Quelques mots sur l’auteure

Gabrielle Tremblay est une habituée des soirées du Tremplin d’actualisation de poésie (TAP) animées par André Marceau à Québec, et de plusieurs autres événements de la scène québécoise (spectacles-bénéfices ou autres). Le cinéma, la littérature et la musique teintent sa prose depuis la fin de l’adolescence.

Participer à divers courts-métrages en tant qu’actrice et s’adonner à la photographie en tant que modèle représentent pour elle des façons palpitantes de célébrer sa féminité, son identité.

Ayant assumé sa transsexualité à l’âge de 21 ans, Gabrielle peut enfin donner une voix plus juste aux luttes qui la tourmentent et aux espérances qui l’habitent. Le ventre des volcans est son premier ouvrage de poésie publié.

 

Ziggy Stardust (interprétée par Bauhaus)

Ziggy Stardust
Ziggy played guitar, jamming good with Wierd and Gilly,
And The Spiders from Mars.
He played it left hand, but made it too far,
Became the special man,
Then we were Ziggy’s Band.

Ziggy really sang, screwed up eyes and screwed down hairdo
Like some cat from Japan, he could lick ’em by smiling
He could leave ’em to hang
Here came on so loaded man, well hung and snow white tan.

So where were the spiders while the fly tried to break our balls?
Just the beer light to guide us.
So we bitched about his fans and should we crush his sweet hands?

Ziggy played for time, jiving us that we were Voodoo
The kids was just crass,
He was the naz
With God given ass
He took it all too far
But boy could he play guitar.

Making love with his ego Ziggy sucked up into his mind
Like a leper messiah
When the kids had killed the man
I had to break up the band

Ziggy played guitar

— David Bowie

La leçon de piano

L'Enfant prodige (Luc Dionne, 2010)

Je confesse que, à la sortie de L’Enfant prodige, je n’étais pas convaincu. Je craignais que ce long métrage biographique ressemble à l’un de ces nombreux téléfilms convenu et sans saveur. D’autant plus que le réalisateur Luc Dionne (Monica la mitraille) s’aventurait à l’extérieur de son territoire de prédilection, le monde criminel. Heureusement, je me suis trompé. Sans révolutionner quoi que ce soit, L’Enfant prodige est un document essentiel et plus qu’honnête sur la vie de ce Mozart québécois qui partageait le génie précoce et le destin tragique du maître. André Mathieu paiera très cher son prodigieux talent : enfance dérobée, dragon maternel dévorant (Macha Grenon, émouvante en mère névrosée), alcoolisme destructeur et lutte constante entre la bête pianistique qu’il était et qui portait ombrage à son double, le compositeur d’exception incompris et méprisé.

Porté par une distribution cinq étoiles — Marc Labrèche, Macha Grenon, Patrick Drolet (sûrement l’un des comédiens les plus doués de sa génération), Karine Vanasse et François Papineau pour n’en nommer que quelques-uns —, L’Enfant prodige est un divertissement intelligent qui en vaut bien d’autres. Avec en prime, bien sûr, la très belle musique d’André Mathieu et l’interprétation spectaculaire d’Alain Lefèvre.